03 mars, 2010

Les insulaires sur le qui-vive

Près de 48 heures après le passage de Xynthia, les habitants restent vigilants face aux menaces de la marée

L'eau s'est infiltrée de tous les côtés, profitant des vents violents pour submerger digues, cordon dunaire, champs et habitations. Victimes de ce phénomène de surcôte, rares sont les communes épargnées par la catastrophe. À Sainte-Marie-de-Ré, l'hôtel Atalante et ses 86 résidents avaient été évacués d'urgence grâce aux embarcations des pompiers, dans la nuit de samedi. Le site de thalasso restait toujours inaccessible hier après-midi. Isolés sur l'île ou en manque d'information, des permanences pour les insulaires étaient en place dans les mairies. Cependant, plus on avance vers l'ouest de l'île, plus le réseau des téléphones portables se fait rare. Hier, les gendarmes sillonnaient les différents secteurs de l'île, des habitations auraient été « visitées », selon la police municipale de La Flotte.

Plus loin à la Noue, les maisons du bord de mer ont été balayées, obligeant leurs habitants à se réfugier dans les étages ou sur les toits. Le nettoyage s'est organisé dimanche et la solidarité entre sinistrés a joué à fond sur l'ensemble de l'île, mais les dégâts restaient encore bien visibles.

Patrick Casin a retrouvé son véhicule projeté dans l'allée de sa résidence secondaire, le portail coupé en deux, une boue de sable dans toute la propriété. Son voisin, Thierry Poitte, vétérinaire à La Flotte, ne veut plus rester ; lui et sa famille ont quitté les lieux sur le coup des 3 heures du matin, dimanche, chassés par la levée d'eau. Blessé et choqué, il souhaite une meilleure sécurisation de l'île. Pas assez de rochers bleus (granit) pour « faire plaisir aux écolos », du sable inefficace devant les éléments déchaînés, les Rétais sont inquiets quant à l'avenir « durable » de leur île.

Les communes s'organisent

Une trentaine de pompiers et leurs 13 véhicules venus des Landes, près de Mont-de-Marsan, étaient présents hier « pour filer un coup de main aux Maritimes ». « Ils étaient venus chez nous après Klaus, nous sommes là pour eux aujourd'hui. » Hébergés sur la base aérienne de Rochefort, ils devaient loger sur l'île dès hier soir, en accord avec le commandement. Hier, ils démarraient des opérations de pompages. Néanmoins, le possible retour de l'eau durant la nuit et leur matériel actuel étaient loin de les satisfaire.

À La Couarde-sur-Mer, l'électricité était de retour dès hier matin. Au moment des inondations, le maire, Patrick Rayton, s'est retrouvé bloqué dans son 4x4 par une vague d'eau de 1,40 m de hauteur. Un de ses adjoints a dû venir le chercher en tracteur. Les digues de la commune, qu'elles soient de type merlon (levée de terre) ou gabion (fil de fer tressé contenant des pierres), n'ont pas résisté en plusieurs points. Première zone touchée, le nord-est du bourg, était encore inondé hier matin. La base nautique est l'un des points d'entrée de l'eau de mer sur les marais voisins. Les sapeurs-pompiers sont occupés à visiter les maisons. Ils sont une dizaine, en majorité des personnes âgées, à ne pas souhaiter quitter leur domicile. Réfugiés à l'étage, bottes aux pieds, ils demandent un peu de ravitaillement. Pas de blessés à signaler ici, mais une centaine de personnes ont été relogées dans des hôtels, chez des amis ou chez des Rétais au grand coeur.

Lionel Quillet, président de la communauté de communes de l'île, se présente en sans domicile fixe ; sa maison, comme celles d'une grande partie de ses administrés de Loix, est recouverte par les eaux à marée haute. 80 habitants de Loix ont été évacués et mis à l'abri dans le camping municipal. Les 35 000 turbots de la ferme aquacole se sont également échappés, certains ont échoué dans sa chambre. Pour lui, la priorité est de consolider suffisamment les digues de l'île, en prévision des marées du mois prochain.

Gilles Duval, maire de Saint-Clément-des-Baleines, craint que les efforts actuels ne soient que « provisoires ». Les trous des digues devront être rebouchés à chaque grande marée. Christian Bourgne, maire des Portes-en-Ré, lui, reste vigilant, un oeil sur les coefficients, l'autre sur les entrées d'eau. Un regard semblable à ceux des aînés.

Source : Sud-Ouest du 2 mars 2010

2 commentaires:

  1. À Sainte-Marie-de-Ré, l'hôtel Atalante et ses 86 résidents avaient été évacués d'urgence grâce aux embarcations des pompiers, dans la nuit de samedi.

    Tout est faux

    Les clients on était sauvé par moi réceptionniste de nuit, et notre directeur à qui j'ai l'alerte de faire évacuer toute les chambres du rdc et faire déloger au premier étage.

    Nous avons attendu l'arrivé des collègues de la maintenance.Dans les alentours de 8H, nous avons fait descendre les clients via une petite fenêtre d'une cage d'escalier, ils sont ensuite descendu sur la barque(trouvée sur les abords de l'hôtel).

    Aucun pompier n'était encore présent, ils sont arrivés quelques heures plus tard.

    Faut arrêter de dire n'importe quoi sérieusement, vous voulez faire du journalisme, faite le bien ;)

    Cordialement
    Michael

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  2. Bonjour Michael,

    Un journaliste, ça raconte ce qu'on lui dit et ce qu'il comprend. Il peut y avoir quelquefois des décalages effectivement. L'idéal serait de croiser les sources aussi.

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