La mer a cassé les digues et envahi les terres. L'île est à nouveau coupée en trois morceaux
Voici quelques millions d'années, trois petites îles flottaient dans le golfe des Pictons. Le temps et les sédiments allaient se charger de les relier l'une à l'autre pour former l'île de Ré. L'histoire retiendra que le 28 février 2010, les Rétais sont revenus à la géographie originelle. L'ouragan a créé des brèches dans la digue du Martray, au point le plus étroit. La mer a submergé les terres, coupant Ars, Saint-Clément et Les Portes des communes du sud. Quant à Loix, coincée entre océan et marais, elle a coupé les ponts bien malgré elle. « Vous pouvez toujours tenter votre chance, mais il y a plus d'un mètre d'eau sur la route ! » lançait un gendarme à un automobiliste présomptueux.
À Saint-Clément-des-Baleines aussi une digue a rompu. Il a fallu évacuer d'urgence en pleine nuit la quarantaine d'habitants d'un hameau menacé par les flots. Dès hier, les engins travaillaient à colmater les brèches au plus vite. Même si le vent s'est calmé, les fortes marées d'aujourd'hui et surtout de mardi (coefficients 115 et 116) font craindre le pire.
Plus de dégâts qu'en 1999
On ne compte plus les maisons inondées à La Flotte, La Couarde, Rivedoux, Sainte-Marie et ailleurs. À Saint-Martin, un bateau de pêche a été porté par les vagues jusque sur le quai où il s'est échoué. Un autre s'est retourné coque par-dessus pont, toujours accroché à ses amarres. Gros succès auprès des très nombreux promeneurs dominicaux. Le tourisme de catastrophe fait toujours recette.
Sans doute les dommages matériels seront-ils supérieurs à ceux de 1999. Les dégâts écologiques aussi. « Par endroits, entre Le Bois-Plage et La Couarde, s'inquiète un Rétais, la dune a reculé de plusieurs mètres. Les falaises de la côte nord, entre Saint-Martin et La Flotte, ont également souffert. C'est tout le trait de côte de l'île de Ré qui a bougé. »
Le Conseil général de Charente-Maritime consacre chaque année 1,8 million d'euros à la défense de ses 420 km de côtes. En décembre, il annonçait pour 2011 « un vaste programme de réhabilitation » des 11 kilomètres de digues maçonnées de l'île de Ré, doté de moyens accrus. Sans doute les événements l'obligeront-ils à anticiper le calendrier. À raison d'une « tempête du siècle » par décennie, Ré la blanche va finir par sombrer...
Source : Sud-Ouest du 1er mars 2010
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Pour vous aider à publier votre commentaire, voici la marche à suivre :
1) Ecrivez votre texte dans le formulaire de saisie ci-dessous
2) En dessous de Choisir une identité, cocher Nom/URL
3) Saisir votre nom (ou pseudo) après l'intitulé Nom
4) Cliquer sur Publier commentaire
Voilà : c'est fait.
Et un gros MERCI !!!!