En faisant le point, commune par commune, de la situation d'après tempête, Lionel Quillet, maire de Loix et président de la CdC de Ré, eut cette phrase ironique et amère : « On peut dire aujourd'hui que le Plan de prévision des risques (PPR) a été validé à quelques mètres près. Ce qui pouvait être inondé l'a été... » Durement éprouvé lui-même, puisque sa maison a été envahie, il n'avait pas le coeur à rire.
Plus tard, il ajouta même que l'on avait retrouvé pendant quelques jours l'île du XIIe siècle, se félicitant que l'on ait respecté le PPR, ce qui expliquerait que l'on n'ait pas dénombré autant de disparitions que sur le continent.
Les élus remarquent que là où l'enrochement existait, la côte a mieux résisté et les parties de digues rénovées semblent avoir bien tenu le coup. Bien sûr la digue des Dureaux a encore cédé, et cela tout contre la partie refaite. Aux Portes, la mer est entrée par le fier, là où la finition du relèvement de la digue n'est pas achevée. Les travaux ont été retardés parce que certains riverains s'exaspéraient que cela leur bouche la vue... On peut penser qu'ils vont revoir leur point de vue.
Boutillon : la digue éventrée
Beaucoup d'élus pensent que l'on s'achemine vers un enrochement continu de la côte dunaire du sud de l'île de Sainte-Marie à la passe du Martray. La digue du Boutillon que chacun pensait invulnérable et qui servait de modèle, s'est retrouvée éventrée et son parapet entièrement détruit et jonchant la départementale, preuve de la violence exceptionnelle de la mer cette nuit-là.
A La Couarde-sur-Mer
A La Couarde-sur-Mer, l'eau est entrée par les Moulinates, là même où le préfet avait fait démolir les avancées qu'un ostréiculteur avait gagnées sur la mer : l'esthétisme de la baie de Saint-Martin s'en trouvait altéré. Beaucoup sur l'île pensent désormais qu'à vouloir préserver la beauté du site, on risque fort de n'avoir plus rien à sauvegarder.
Les blockhaus qui, pendant les années 40, se trouvaient sur les dunes, très en retrait du trait de côte, ont pour la plupart ripés sur le flanc et baignent tous dans l'eau.
Source : Sud-Ouest du 5 mars 2010
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