07 septembre, 2011

Le silence de Suire

« Un tableau est pour moi une création de l'esprit qui a pour base la nature, mais qui n'en est pas la copie. Je cherche à donner une émotion, ou une impression, avec des moyens simples et sans viser à l'originalité. » C'est ainsi que Louis Suire parlait de son art, dans une conversation avec Louis Thomas dans les années 40. Connu comme « le peintre de l'île de Ré », ce Rochelais épris de solitude, qui cherchait l'inspiration dans « la nature à l'état pur », était un amoureux de la lumière et des ciels surplombant les marais, les canaux, les mers.


Louis Suire, « Port de La Rochelle », 1930.

Avec son pinceau, Louis Suire a rendu célèbres les paysages rétais : maisons basses, murs blancs, volets verts, roses trémières. Mais il a aussi peint La Rochelle, ses rues, son port, ses quais et canaux. Un pont sur le canal Maubec porte aujourd'hui son nom.

Peintre extrêmement productif, Louis Suire, un des principaux représentants de l'École rochelaise, est mort en 1987, laissant une impressionnante série de dessins, huiles et aquarelles. Il a également illustré des ouvrages, comme le « Dominique » d'un autre Rochelais, Eugène Fromentin.

Un hameau dans l'île
A La Rochelle, où vivait sa famille et où il effectua ses études secondaires, il eut pour professeur de dessin Louis Giraudeau. Puis il étudia successivement la peinture à l'école des arts décoratifs de Limoges et à l'école des Beaux-Arts de Paris, puis à l'Académie Julian où il rencontra Signac et Marquet.

A partir de 1920, Louis Suire s'installe à La Rochelle. Il peint (des paysages, surtout, notamment La Rochelle, Les Sables-d'Olonne, le Marais poitevin, mais aussi des natures mortes) et enseigne à son tour le dessin aux lycéens de Fénelon et à ceux de Pierre-Loti à Rochefort.

Une terre sauvage
Et l'île de Ré ? Il l'a découverte à 13 ans, grâce à Louis Giraudeau, un natif d'Ars. Ré est alors une terre sauvage, peu fréquentée et infestée de moustiques. En 1929, Louis Suire achète une maison en ruine à La Rivière, un hameau rattaché au village des Portes, à la pointe nord de l'île. Il y installe son atelier et y séjourne chaque été, avec son épouse. Il peint les venelles fleuries, les clochers, les marais, les sauniers, les paysannes en coiffe et les ânes en culotte.

Souvent son île est nimbée de silence. « Le silence de Suire, disait un connaisseur, s'écoute comme le silence de Corot ».

Source : Sud-Ouest du 04/04/2011

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