21 juillet, 2010

Les secrets de l'île de Ré


La simplicité d'une île

Escapades à vélo ou sur l'eau, pêche à pied ou virées nocturnes, shopping malin ou sport à la carte, nos reporters, Morgane Bertrand et Laure Gnagbé Blédou ont sillonné la perle de Charente-Maritime, guidées par les initiés

Au milieu de champs de pommes de terre, la pépinière de Stéphane Guillot fait figure d'oasis. C'est ici, au Bois-Plage, dans ce décor où les bambous côtoient les cerisiers, que se réuniront le temps d'une soirée l'ensemble des invités du Salon du livre de l'île de Ré (1). Bernard Giraudeau, Irène Frain, Dan Franck, David Servan-Schreiber, Patrick Poivre d'Arvor... «Des écrivains stars, mais aussi des locaux comme Jacques Sourisseau ou Robert Béné, et des bénévoles, explique le paysagiste-pépiniériste. Notre idée est d'amener ces mondes à se rencontrer autour du livre.» Enfant du pays, il est à l'origine, avec son ami éditeur Joschi Guitton, de ce raout rhétais qui voit défiler chaque année, dans la salle polyvalente du Bois-Plage, près d'une centaine d'écrivains et jusqu'à 6 500 visiteurs. Cette année, Christiane Verret, la tante de Stéphane, est chargée du café. Gonzague Saint Bris, d'une conférence sur François 1er. Jean-François Beynaud, l'ostréiculteur des Bernaches, fournira les huîtres. La philosophe Julia Kristeva, son point de vue sur «le second sexe aujourd'hui».

L'île de Ré est un terrain favorable à ce genre de melting-pot. Elle concentre ce qu'il faut de noms brillants pour en attirer d'autres, mais surtout des personnalités en quête d'une vie «comme tout le monde», le temps d'un été. Le mélange des genres et des gens est donc bienvenu. «Le luxe ici, c'est la simplicité, explique Valérie Solvit, à la tête d'une agence de communication parisienne, orchestratrice d'Ars-en-Ré. Quand mon grand-père est arrivé pour y faire du vélo, dans les années 1930, c'était un pays très pauvre, comme une île grecque. On peignait les volets avec les restes de peinture des bateaux. Et le soir, on tricotait à la bougie.» 80% de l'île ont été rendus inconstructibles, gage d'authenticité. Les plages sont restées sauvages. Les roses trémières omniprésentes et les vélos tout-puissants. Mais un subtil gris-taupe a remplacé le vert aux volets. A Ars-en-Ré particulièrement, où le bon goût est dicté par une tripotée d'intellos Paris-rive-gauche. L'été, ils délaissent le Flore pour le Bistrot de Bernard. Le patron, Bernard Frigière, est, assure Dan Franck, «un personnage incroyable, un cuisinier hors pair et un artiste. Sans lui, Ars ne serait plus Ars»

Dans ce nord de l'île, le culte de la «simplicité» est toutefois mis à rude épreuve par l'arrivée de «secondaires» - surnom donné aux propriétaires de résidences de vacances - de plus en plus fortunés. A Saint-Clément, un grand panneau annonce la construction prochaine de trois villas «pour privilégiés» et dans le centre-ville, l'agence immobilière de luxe Cities, présente à Paris et à Courchevel, vient d'inaugurer des showrooms de parquets, de Jacuzzi et de mobilier contemporain. Aux Portes, à la pointe de l'île, l'ouest parisien ne cherche plus à faire simple. Les voitures qui brillent voisinent avec les vélos rouilles, et les sacs Prada avec les cols Claudine. Fabrice Luchini y a acheté sa maison voici vingt ans. bans illusion : «C'est la dernière réserve du 7e arrondissement, un véritable rempart contre le marxisme ! Mais où qu'ils soient, les gens sont toujours ravis du quartier où ils habitent. Moi, c'est objectif, j'ai un beau jardin.» Insoupçonnables derrière les façades blanches, ces espaces servent de repli à l'heure de la sieste. Car sur le coup de 15 heures, les autocars de seniors débarquent au Phare des baleines et rappellent aux vacanciers du nord à des réalités plus prosaïques. La Couarde et Saint-Martin marquent en effet le passage dans un autre monde : celui des palourdes et du pont. Le marché du Bois-Plage, qui vend jeux de plage et cannes à pêche, séduit les campeurs. Les plages de Sainte-Marie, à marée basse, attirent les chercheurs de coquillages. Et Rivedoux, point d'ancrage du pont, tend à devenir une banlieue de La Rochelle. C'est dans ce sud que vivent les deux tiers des 17 000 habitants de l'île. Des Rhétais présents à l'année.

(1)Salon du livre de l'île de Ré, les 7 et 8 août au Bois-Plage-en-Ré. www.ile-aux-livres.fr

Nos initiés
Antoine Albeau, champion du monde de planche à voile, enfant de La Couarde Jérôme Bonaldi, journaliste, propriétaire à La Couarde Dan Franck, écrivain et propriétaire à Ars-en-Ré Marina et Christophe Ducharme, patrons de l'hôtel Le Sénéchal à Ars Stéphane Guillot, pépiniériste au Bois-Plage Joschi Guitton, éditeur chez Sabine Wespieser, habite au Bois-Plage Julien, guitariste du groupe Big or no Florence Le Guillou, responsable de la Maison du Fier aux Portes Fabrice Luchini, comédien, propriétaire aux Portes Anne-Marie Métailié, éditrice, une maison de famille à Saint-Martin-en-Ré Catherine Rousso, rédactrice en chef de la mode au magazine «Elle» Valérie Solvit, communicante, organise dans sa maison d'Ars des fêtes mémorables Laurence Simoncini, propriétaire à Ars et cofondatrice de la boutique Serendipity Pierre Wiaz, dessinateur à «l'Obs», loue à Ars

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Se balader, se baigner, se restaurer

Conseils d'habitués

Ils sont comédien, journaliste, écrivain ou sportif. L'île n'a plus de secrets pour eux. Où bronzer tranquille, déguster les produits du cru ou faire du cheval... voici leurs bonnes adresses.

LE GENIE DU VELO

Aux Portes, on l'aime rouillé. A Ars, avec un panier d'osier et une selle en cuir. A La Couarde, avec une remorque et deux enfants dedans. Fabrice Luchini, lui, précise qu'il en a «un vrai, fait pour les mauvais chemins. Pas pour les bobos». A l'île de Ré, le vélo est partout et parle pour vous. C'est l'accessoire qui fait loi. «Pendant un mois, on ne touche pas à la voiture, raconte le dessinateur Pierre Wiaz, à Ars en juillet. Du coup on fait facilement 500 km à vélo dans le mois !» Le cadre s'y prête : l'île culmine à 19 mètres et possède plus de 100 kilomètres de pistes cyclables. Les balades sont infinies. Itinéraire gourmand entre Loix et Le Martray «dans les marais. On grignote des huîtres dans des petits restos «clandestins», où ils n'ont pas le droit défaire la cuisine», dit Wiaz. Itinéraire nature entre Ars et Les Portes : «Les sternes pierregarin, les avocettes élégantes, les échasses blanches nichent à 10 mètres de la piste cyclable et ils n'en bougent pas, même avec les enfants qui crient et les parents qui klaxonnent !», assure Florence Le Guillou, responsable de la Maison du Fier. Itinéraire avec vue sur mer enfin, entre les remparts de Saint-Martin et la plage du Goisil. Des paysages sublimes ? Pas pour tout le monde : «Us sont mêmes d'une laideur sans borne !, s'amuse Fabrice Luchini. C'est la lumière qui est belle.»

Pour l'admirer, encore faut-il avoir l'esprit en paix. Pas gagné. «L'été, il y autant a embouteillages qu'à Shangai», soupire le journaliste Jérôme Bonaldi. Eviter la foule est donc vital pour ne pas devenir misanthrope. Deux options : décaler ses horaires, en démarrant tôt le matin, le soir, voire la nuit, et aller à contre-courant. «Le gros des touristes habite le sud et monte dans la journée jusqu'à Ars, les courageux jusqu'au phare, analyse un vacancier malin. Ils redescendent en fin de journée.» En selle, de nouveaux obstacles peuvent surgir : crevaison, chute ou... errance. Si la dernière carte des pistes cyclables n'a rien à envier à celles de l'IGN, la signalétique mérite de sérieuses améliorations. A défaut, la Communauté de communes a inventé «la brigade jaune» : des agents volants qui font réparateurs, boussoles et gardes d'enfants. Ils ne sont en revanche d'aucune aide contre l'ennemi numéro 1 du vélo : le vent. Là, on s'en remet aux trucs de marin. Les modernes ont adopté le site internet de météo micro-locale, celui des surfeurs : www.windguru.com Jérôme Bonaldi préfère le doigt mouillé à l'ancienne et insiste : «Il faut pédaler contre le vent à l'aller pour l'avoir avec soi au retour, quand on est fatigué.» Mais le vélo sera toujours un sport. Ce qui constitue en soi, pour Fabrice Luchini, la seule bonne raison de venir à l' île de Ré : «J'ai horreur de faire du sport. Or ici, le sport fait partie intégrante du lieu. Quand je vais faire mes courses à Ars, je fais mon cardio-training.»

Cycles et Pêche Neveur, 2, place de la Chapelle, Ars; 05-46-29-20-88. Pour le panier.Cycland (10 agences), 1, rue Aristide-Briand, La Couarde; 05-46-29-06- 09. Pour le beach-cruiser.Cyclo-surf (7 agences), 26, rue de l'Eglise, Le Bois-Plage, 05-46-09-99-65. Pour les vélos à assistance électrique et scooters.

SUR L'EAU, TOUT EST POSSIBLE

Il tend une main mouillée. Antoine Albeau, 37 ans, les yeux bleu-vert et 15 titres de champion du monde de planche à voile, sort de l'eau. Quand il n'est pas en compétition, il s'entraîne le plus souvent sur la plage du Peu-Ragot à La Couarde. Emplacement idéal pour ce recordman de vitesse : «Ici, le thermique est fort.» Juste en face, ses parents tiennent le club de voile Les dauphins, QG familial depuis une quarantaine d'années. «A l'époque, des familles choisissaient d'acheter à la Couarde rien que pour nous !», assure Jean-Marie, le père, en combinaison de plongée. optimiste, dériveur, catamaran, planche, natation... l'offre est variée et les conseils, avisés. Pour les adeptes de funboard, le père recommande la plage du Grignon, «où les vagues sont bonnes grâce à la houle qui arrive directement du grand large». Le spot se partage avec les surfeurs, même si les plus aguerris d'entre eux lui préfèrent la plage des Grenettes : «Avec les rochers, la vague déroule bien», indique Rémi Cordier. Son école, Ré surf, forme des centaines de jeunes sur deux sites : la plage du Gros Jonc au Bois-Plage et celle du Lizay aux Portes, «où l'eau est souvent plus agitée». Preuve du succès : Pendant l'été, il consomme deux batteries de téléphone portable par jour ! Son secret : des élèves «à l'année», toujours prêts à lui filer un coup de main. «Même quand les cours sont finis, les moniteurs veillent sur les gamins», se félicite un parent. Ce qui n'empêche pas d'être prudent, notamment en ce qui concerne le kitesurf (planche tractée par un cerf-volant). Pour s'élancer, cap sur Les Portes. Le Club nautique portingalais, autrefois fréquenté par Elie Chouraqui, emmène les débutants sur le banc du Bûcheron, un îlot au bout d'une langue de sable. On est en mer, mais on a pied. Parfait pour commencer.

Les Dauphins-Antoine Albeau, plage du Peu-Ragot, La Couarde; 05-46-29-80-29 ou 06-63-69-01-92Ré surf, plage du Gros Jonc, Bois-Plage, et plage du Lizay, Les Portes;06-30-08-12-81.
Club nautique portingalais, 1, promenade de la Mer, Les Portes; 05-46-29-61-36 ou 06-62-57-61-33

BIEN REMPLIR SON PANIER

Le marché
Le vendredi et le samedi, la tête s annonce a des kilomètres à la ronde par de furieux bouchons de cyclistes. Tout le nord de l'île converge vers le marché d'Ars où, dès 11 heures, c'est la cohue. Pour en profiter, mieux vaut arriver tôt et procéder par étape. Premier tour : les aliments. «Il faut choisir la poissonnerie qui est à l'extérieur, oriente Catherine Rousso, rédactrice en chef de la mode à « Elle». Le mari est pêcheur. On peut acheter du bar pour faire des sashimi. Sinon, au marché couvert, on trouve des bouquets vivants, à griller sur du sel.» Catherine Rousso s'arrête ensuite chez Paul Georgelet, «un très bon fromager spécialiste du chèvre». Son mothais sur feuille très affiné ne fait pas concurrence au chèvre frais de Catherine et Richard Lefort, seuls producteurs de fromage sur l'île.
Pause au Café du commerce, «le plus connu et le plus ancien», ou au Café du clocher, «plus dans son jus, plus discret, sur la place de l'Eglise». Avant de se mettre à table, les motivé(e)s entament le deuxième tour shopping. Si les crocs tendent à remplacer les espadrilles et les tuniques chinoises, les chemises de grand-mère, il reste de quoi chiner : «Un gars déstocke dans des cartons, on y trouve des trucs sympas à 10 ou 15 euros. J'y ai déjà vu du Isabel Marant.» Les enfants, eux, passent la matinée sur le manège années 1950 de Donin, un poète qui écrit ses chansons, les chante en live et vend son CD. C'est le clou du spectacle, pour ceux qui aiment la foule et le show : Claude Angeli, le patron du «Canard enchaîné», à deux tables de Marc Simoncini, celui de Meetic, Lionel Jospin croisant Nicole Garcia... On est loin du marché du Bois-Plage, où camelots et bagues à 1 euro fleurent bon les vacances au camping. Mais ils ont un point commun : les huîtres des Bernaches, laiteuses parce qu'elles «préparent leurs bébés». Pas inutile de le préciser, car la mode est à la triploide ou «huître des 4-saisons», non laiteuse car rendue stérile par des manipulations humaines.
Pour se fournir en huîtres naturelles au sud de l'île de Ré, l'éditrice Anne-Marie Métailié va chez Sophie et Jacky Sury, sur le marché de Saint-Martin. Pour le reste, elle pousse jusqu'à celui de La Flotte : «Je vais chez le marchand de melons, la fleuriste qui vend des pommes de terre sous le porche, le producteur de fraises qui fait des confitures à se damner.» Sans compter le boulanger : «Il vient de La Rochelle. Son pain de campagne est vraiment excellent.»

La vente directe
A l île de Ré, les produits du cru auront toujours l'avantage sur ceux «du continent» (à l'exception du vin local, breuvage 100% touristique). D'où le succès des ventes directes. Rendez-vous entre Loix et La Passe pour les huîtres, moules et palourdes des marais. Ils s'achètent à la Cabane du Feneau ou à La Rhétaise : «Franck Rose et sa femme Florine vendent des huîtres dites «spéciales», qui poussent en clair dans les marais. Elles sont vertes et ont un goût de noisette», expliquent James Renou et Maud Alexandre. Eux sont saulniers : ils récoltent le sel et le vendent sur le marché de La Noue (aux Comptoirs des Pertuis). Ils ont longtemps travaillé avec Laurent Courret, que l'on repère sur la piste cyclable à la yourte qui lui sert de stand ! Et pour les pommes de terre «des sables», «grenaille» et les tomates ? Jérôme Bonaldi va au Potager de Céline : «Quand on sort de La Couarde en direction de Bois-plage. On voit ses champs !» Certains maraîchers indiquent sur leur panneau «légumes en lutte biologique». Traduction : «Seule la terre est traitée, pas les légumes. Vous pouvez sucer les feuilles en toute sécurité» (sic). L'argument ne convaincra pas les connaisseurs, mais indique que la demande de bio grimpe. A Ars, l'épicerie Carré Bio vient d'obtenir des emplacements sur les marchés des Portes (vendredi, samedi, dimanche) et d'Ars (lundi, mardi, mercredi). A Sainte-Marie, une Amap fait venir des légumes du continent, «mais des jardiniers semi-professionnels font un peu de bio sur l'île», indique son fondateur, Bertrand Rhein. Pour en savoir plus, il suffit de l'appeler.

La Cabane du Feneau, route de Loix, La Couarde; 05-46-30-43-68
La Rhétaise, route de Loix, La Couarde; 05-46-28-20-64.
Les comptoirs des Pertuis, sur le marché de La Noue, Sainte- Marie; 06-87-32-14-41.
La Prise de la bouteille, Laurent Courret, La Couarde; 06-07-08-91-21.
Le Temps retrouvé, 30, rue du Havre, Ars; 05-46-27-86-75 ou 06-82-57-96-09.
Carré bio, 5, route Motronne, Ars;05-46-51-88-36
Amap Bertrand Rhein, Sainte-Mark; 05-46-66-40-57

SHOPPING : LE STYLE RE

Combien de fois ont-elles chiné ensemble ! Laurence Simoncini, épouse du patron de Meetic, et Elisa de Bartillat se sont rencontrées à l'île de Ré. Mères de famille et passionnées de brocantes, elles ont décidé en 2003, au Café du commerce, de créer Serendipity, une jolie boutique de décoration pour enfants, dans le 6e arrondissement de Paris. Meubles vintage, linge taupe et vieux rose, doudous en alpaga... un style coiffé-décoiffé, raffiné-patiné qui, au nord de l'île, domine. Tout passe par les brocantes. C'est à Côté jardin, à Ars, que Laurence Simoncini trouve son bonheur : «Françoise et Serge Madec ont un regard. Es vendent de grosses armoires, des tables de drapier, des miroirs anciens...» Ce couple, également adoubé par l'écrivain Dan Franck, a décoré l'hôtel Le Sénéchal à Ars et le restaurant L'Avant-Port à Saint-Martin. De passage dans le coin, Laurence Simoncini en profite d ailleurs pour faire un tour à La Treille marine, où «les objets sont très joliment choisis. J'y ai trouvé un miroir piqué juste comme il faut pour qu'on s'y voit encore dedans». Le total look étant l'ennemi de l'élégance, le style Ré ne s'épanouit que dans la confrontation avec des objets venus d'ailleurs, et notamment du mobilier industriel chiné à La Boutique de Michel Korngold, «réchauffé» par des oeuvres d'art. Ces pièces s'achètent dans les galeries : Khan à Ars vend du Jérôme Mesnager et du Claude Viallat, Gefre Art Gallery à Loix, des artistes locaux. Mais on fait aussi ses achats au restaurant (au 20 ou au Bistrot de Bernard), dans les boutiques de déco (Le Salon de Mam Muti à la Flotte), et même dans une agence immobilière (Cities à Saint-Clément) ! Le clou consiste à montrer sa maison à ses amis. Pour ne pas arriver les mains vides, Laurence Simoncini conseille, à Saint-Martin, M.29 : «Il y a des vêtements, de la déco Bleu nature, les bougies Astier de Villatte, ça change des ânes en culotte et du paquet de sel !» Le bouquet de fleurs étant un peu ringard, on lui préférera «la brassée de fleurs» achetée sur le marché d'Ars.

Côté Jardin, place du marché, Ars; 05-46-29-29-61 et 06-15-88-63-67
La Treille marine, 4, place de la République, Saint-Martin; 05-46-09-36-22.
La Boutique, 9, route de Saint-Clément, Ars; 06-10-96-06-42.
Galerie Khan, place du marché, Ars; 05-46-42-45-82.
Gefre Art Gallery, place du marché, Loix; 06-64-71-21-49.
Le 20, route de Saint-Clément, Ars; 05-46-29-69-52
Le Bistrot de Bernard, 1, quai de la Criée, Ars; 05-46-29-40-26
Le Salon de Mam Muti, Rue du Marché, La Flotte; 05-46-00-00-40.
Cities, 26, le Mail du Clocher, Saint-Clément; 05-46-27-87-57
M.29, 29, rue de Sully, Saint-Martin; 05-46-09-56-19

TRANSHUMANCES NOCTURNES

Tout commence à l'heure de l'apéro, chacun chez soi. Les Portingalais continuent de se montrer à la terrasse de La Bazenne, mais la nouveauté est chez Lilleau : «Avec la petite cour derrière et le serveur qui chante, il y a une super ambiance», note Florence Le Guillou, jeune responsable de la Maison du Fier. Depuis avril, tous les vendredis, Nicolas brille avec ses reprises soûl ou variét' entre deux tables. Ailleurs, la mode est aux petits concerts. Un peu de musique latine ici, de la pop là, le groupe rock local les Big or no parfois. Alors que le restaurant-brocante Le 20 programme plutôt le mardi, la nouvelle table de Saint-Clément, A l'ouest, joue le jeudi. Les soirées au Café du phare sont plus imprévisibles. «Les patrons Jean et Didier sont fans de jazz, raconte Olivier Lorang, qui tient l'agence immobilière Cities à Saint-Clément. L'un d'eux sort parfois son saxo.» Didier Lockwood, en voisin, peut s'y inviter.
Au Bois-Plage, ça bouge au Mastroquet. Dans le village de Loix, à La Presqu'île, un bar ouvert en 2003 avec le soutien de la municipalité. «Ils font des fêtes géniales le 15 août», conseille une fidèle vacancière. Les apéros virent à la grosse fiesta, avec des saisonniers qui ont le chic pour organiser des soirées costumées. A la même heure, les Couardais envahissent La Pergola, discothèque historique de l'île, qui veut regagner les qumquas grâce à des apéros pétanque, des tapas et du bon vin au verre. A partir de 23 heures, DJ Greg fait la part belle au bootleg, mélangeant Aznavour et Mike Brant. Certains poursuivent la nuit en face... sur la plage. D'autres poussent vers saint-Martin, où la fête bat son plein.
Les bars de l'îlot, bout de terre enclavé dans le port, tiennent actuellement la vedette. Selon un pro de la nuit, «depuis quelques années, on est passé de la soirée Moul-cu-boucq -La Moule barboteuse, suivie du Cubana puis du Boucquingam- à la soirée 3B : Bistrot marin, Baleine bleue puis Boucq'.» Le Bistrot marin ? «Vers 23 heures, ils poussent les tables et c'est parti ! Jeunes, vieux, tout le monde se mélange», assure Lilou, monitrice de voile aux Portes. La Baleine bleue ? «Idéal pour boire un verre et faire du bruit, confirme Jérôme Bonaldi. J'ai été un pilier de ce lieu, et pas seulement parce qu'ils ont un cocktail à mon nom : le Jérôme's cocktail !» Le Boucquingam ? Tout le monde connaît ce club, même si tout le monde n'entre pas. «Dans les années 1970, on y voyait Higelin, Nougaro, Lavilliers, se souvient Jacques Cruz-Sabalera, ancien patron de boîte à La Rochelle. C'était une discothèque, mais il y avait beaucoup de jazz, le patron adorait.» Epoque de Brunner père. Avec son fils, Alex, est arrivé un sushi bar et une ambiance plutôt «bobo chic, minettes sexy et quinquas qui leur offrent le Champagne», ironise un trentenaire. Alors qu'un quatrième lieu en B, l'historique Bastion, adossé aux remparts de Vauban, continue de faire le plein avec une clientèle plus jeune, deux adresses se mettent à l'heure de l'after : la boulangerie Le Pain marin, «à la sortie de Saint-Martin côté prison», indique Alex Brunner, et Aux frères de la côte où, face à la mer, les matinaux d'Ars se font raconter la nuit par les fêtards.

La Bazenne, 14, place de la Libérte, Les Portes; 05-46-55-39-43 ou 05-46-29-52-20
Lilleau, 2, rue Jules-David, Les Portes; 05-46-43-96-48
Le 20, 20, route de Saint-Clément, Ars; 05-46-29-69-52
A l'ouest, 6, mail du Clocher, Saint-Clément; 05-46-29-96-03.
Le Café du Phare, 99 chemin du Pas du Nord, Saint Clément; 05-46-29-46-66.
La Presqu'île, place du Marché, Loix; 05-46-29-66-79
La Pergola, plage de la Pergola, La Couarde; 05-46-29-86-21.
Le Bistrot du marin, 10, quai Nicolas- Baudin, Saint-Martin; 05-46-68-74-66
La Baleine bleue, 4, quai Launay- Razilly, Saint-Martin; 05-46-09-03-30.
Le Boucquingam, 3, venelle Fosse-Bray Saint-Martin; 05-46-09-01-20.
Aux frères de la Côte, 99, route de la Grange, Ars; 05-46-29-04-54.
Le Mastroquet, 21, rue de l'Eglise, Le Bois-Plage; 05-46-35-70-85

Se dépenser à la carte

Tennis : l'abondance7 clubs, 45 cours pour 17 000 habitants ! La balle jaune est une passion rhétaise. Le plus gros club reste celui des Pertuis à La Couarde (9 cours, suivi de celui des Portes avec 8 cours). On y croise Jérôme Bonaldi, Bruce Toussaint, Jacques Lafitte... Tous les mardis soirs à 19 heures, les habitués s'engagent dans un tournoi de double à la mêlée, suivi d'un apéro au Taxi-Brousse. Lionel Jospin, lui, préfère le petit club d'Ars (3 cours). Tout comme Dan Franck, qui y inscrit ses enfants : «Le prof, Pascal Musseau, est une légende.» L'inauguration début juillet de deux terrains en vraie terre battue à Loix pourrait toutefois rebattre les cartes.
Club des Pertuis; 05-46-43-33-15.Club portingalais; 05-46-29-60-38.Club d'Ars; 05-46-29-59-80Loix tennis club; 06-11-24-45-59 ou 06-07-21-27-10

Piscine : période d'essai
Le premier centre aquatique de l'île vient d'être inauguré à Saint-Martin. Trois bassins, un toboggan, un sauna-hammam et 9 millions d'euros d'investissement. Reste à faire entrer le chlore dans les moeurs.
Centre aquatique AquaKe,Saint-Martin; 05-46-66-10-95

Golf : stand-by
Le 9 trous des Portes a beau faire des émules, un 18 trous supplémentaire dans le sud de l'île est-il absolument nécessaire ? Le projet a été mis en suspens par le nouveau président de la Communauté de communes, Lionel Quillet : «E est entre la 10e et la 20e position dans l'ordre de mes priorités. Une étude est en cours, qui mesure aussi l'impact environnemental.»
Golf de Trousse-Chemise,Les Portes; 05-46-29-69-37

Thalasso : pour le site.
L'Atalante est au milieu des vignes et face à la mer. Entre deux soins, hop, un transat et l'océan. Les comédiens Michel Galabru, Elisa Servier, ainsi que Michel Denisot, ont adopté son bassin à 32° et son «maqam», shiatsu aquatique inventé par les ostéopathes maison.
Relais Thalasso île de Ré L'Atalante,Sainte-Marie; 05-46-30-22-44.

Cheval : sur la plage
Florence Le Guillou, responsable de la Maison du Fier, pratique l'équitation. Elle recommande Les Petites écuries du Marais et le Centre équestre de Ré : «Es proposent des balades sur la plage et dans les marais. Le plus important est que le centre soit ouvert à l'année, garantie qu'on s'y occupe bien des chevaux.»
Les petites écuries au Marais, Ars-en-Ré; 06-16-46-08-89 et 06-31-73-40-78 Centre équestre de Ré,Saint-Clément; 05-46-29-46-48 et 06-16-27-18-16

A chacun son sable

Pour l'ombre. Haro sur les parasols ! Pour fuir le soleil, rien de mieux que des arbres en bord de mer. Près des forêts de Trousse-Chemise et du Lizay, aux Portes, c'est possible. Anne-Marie Métailié signale aussi, à La Couarde, la plage du Bois Henri-IV, «très jolie».

A marée montante. «Faire mao» à Trousse-Chemise ? C'est se laisser porter par le courant lorsque la mer monte. Une allusion au jour où Pékin voulut démontrer la bonne forme de Mao Tsé-Toung et le présenta nageant à toute vitesse... Alors qu'il était porté par le courant. «On fait 2 km sans s'en rendre compte», assure Wiaz. Et Jérôme Bonaldi soutient : «Contrairement à ce que dit ma femme, ce n'est pas dangereux !»

L'unique paillotte. La Cabane de la patache, aux Portes (05-46-31-38-22), porte mal son nom. Construite en dur, avec foie gras au menu, pas vraiment les pieds dans le sable. Mais la vue sur la mer - une des seules de l'île - est superbe. On peut admirer la mise à l'eau des bateaux, et même y croiser Lionel Jospin !

Pour la sono. Les Gollandières c'est la plage du beach volley. Avec terrains aménagés pour les matchs et enceintes pour les commentaires. Toujours sportifs, bien sûr.

Enfants friendly. Comme tous les bords de mer, l'île de Ré a ses clubs Mickey Sauf qu'ils s'appellent Les Pirates de La Cible, à Saint-Martin, et Ré-Spire, à Rivedoux.

Pour tous. La règle est élémentaire : plus elles sont bordées de campings, plus les plages sont populaires. Agnès Boulloche, artiste-peintre, adore. Elle conseille la plage des Prises, à La Couarde : «Il y a la Caravane pour boire une bière ou un coca. C'est très populaire. Ca change de La Passe ou de La Conche.»

A marée basse. Trousse-Chemise, la plage du 16e arrondissement de Paris. Décapotables sur le parking, jeunesse dorée sur des serviettes de hammam, patrons dans l'eau. Le must : l'expédition pique-nique au banc du Bûcheron, langue de sable accessible à pied à marée basse.

Pour être seul. La Combe à l'eau, aussi confidentielle que difficile d'accès : elle se trouve derrière un terrain militaire. Essayez aussi du côté de Loix. «Au bout de la rue du Peulx. Il y a des plages magnifiques qui ne sont pas répertoriées», lâche Agnès Boulloche. Mais chuuut !

Repaire d'intellos. La Carrière, à La Conche. «L'endroit le plus chic, à peu près au milieu de la grande plage en partant du phare des baleines, explique l'éditrice Anne-Marie Métailié. Mais ce n'est pas indiqué.» Avantage ? «C'est du sable, il n'y a pas de cailloux. Je n'aime pas avoir des trucs qui piquent sous les pieds.»

Pour les robinsonnades. Officiellement, il n'y a pas de naturisme à Ré. Officieusement, l'île compte au moins trois spots : Bidon 5, du nom de l'ancienne buvette d'un fan de course automobile, Les Petites Folies, au Bois-Plage, où «ça peut dégénérer», dit un connaisseur. Ajoutez une partie du Petit Bec, au bout de La Conche. Pour y accéder, le site www.vivrenu.com indique : «Quand tu pars des Portes, entrer dans le lieu-dit «La Rivière». Prendre ensuite à droite puis au bout de 1km à nouveau à droite.» Ultime conseil : «Les naturistes se mettent en général à l'abri du vent derrière des petits murets qu'Us construisent avec les galets.»

Source : Le Nouvel Observateur - Edition régionale n°2333 du 23 juillet 2009

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