17 août, 2009

Ile de Ré


Cap sur un petit paradis


Suzy Solidor et Mistinguett y ont été vues. Mais c'était avant la guerre. Avant que journalistes, écrivains, stylistes, comédiens ou politiques ne se laissent envoûter. Et bien avant que les cinéastes n'adoptent La Rochelle. Claire Fleury et François Caviglioli racontent la fascination de ces lieux sur Philippe Sollers, Charles Berling ou Sonia Rykiel.

C'est l'histoire d'un homme qui aimait la mer. Et d'une femme qui aimait cet homme. De ce double roman d'amour, la légende estivale de l'île de Ré est née. «Je vivais avec un Danois. Il voulait faire du bateau», se souvient la journaliste et écrivaine Michèle Manceaux. Sans le prévoir ni le vouloir, c'est elle qui a lancé l'endroit au début des années 1960. Avant la guerre, les chanteuses Suzy Solidor et Mistinguett y avaient pris leurs quartiers d'été. Mais il était alors plus commode d'aller à Deauville, à Saint-Tropez, à Cannes ou à Biarritz... «En 1964, nous cherchions un endroit pour passer nos vacances. Nous avons remonté la côte en voiture depuis Hendaye, en essayant tous les villages. Un jour, on a pris le bac. On a visité l'île et on l'a vue, La maison de la colline. Avec un panneau «A louer». Tout près, il y avait une école de voile. Et de la maison, on voyait la plage de La Conche.» le couple tombe sous le charme. «J'ai beaucoup voyagé comme reporter. Mais je n'ai rien vu de plus beau», ajoute encore Michèle Manceaux. l'endroit rappelait le Danemark à son mari. ils s'y installent pour le mois de juillet. ils suscitent la curiosité des habitants. Qui sont ces Martiens ? en plus de cette drôle de famille, il y a les copains. la journaliste, qui suit alors le cinéma pour L'Express, invite François Périer, Claude Rich, Jean-Paul Rappeneau, Daniel Gélin, Jean-Claude Dauphin...«Ils improvisaient des scènes sur la plage. Ils se déguisaient avec des algues !», se souvient-elle en riant. Par hasard, Jean-Jacques Gautier, critique de théâtre au Figaro, fréquente la même plage. A cette époque, il y a si peu de monde qu'on ne peut rater la bande d'énergumènes ! il se marre, et écrit une chronique sur eux. les années suivantes, les copains reviennent, en parlent à d'autres, etc. «En 1966, on a fait venir un piano de La Rochelle. Avec le sable, pour le faire monter jusqu'à la maison, ça a été toute une histoire !», évoque encore Michèle Manceaux qui depuis a acheté une maison à Ars.

Une nature sauvage
«On vivait pieds nus ou en espadrilles pour ne pas se blesser quand on marchait à travers les herbes folles», raconte Albina du Boisrouvray, journaliste et productrice, aujourd'hui présidente de l'association François-Xavier Bagnoud (FXB), une organisation humanitaire qui lutte contre la pauvreté et le sida. elle séjournait aussi chez Michèle Manceaux, comme la comédienne Marie-José Nat. et quand l'actrice canadienne Alexandra Stewart«jouait au tennis, il y avait autant de public qu'à Roland-Garros», raconte Albina du Boisrouvray. «Elle était si belle qu'elle fascinait tout le monde», ajoute Michèle Manceaux. A l'autre bout de l'île, un petit garçon courait dans les rues de Saint-Martin. «Je me souviens du crieur public qui annonçait les nouvelles en roulant tambour», raconte Charles Berling, dont l'oncle était le maire du village. l'acteur, président de l'association l'Etoile de Vauban, se bat aujourd'hui pour faire inscrire les constructions de l'architecte au Patrimoine mondial de l'unesco.

Toujours au début des années 1960, la romancière Madeleine Chapsal débarque dans l'île. Au mois d'août, elle y entraîne son amie Régine Deforges et loue une maison aux Portes. le village est magnifique. «C'était sablonneux et difficilement accessible», se rappelle-t-elle. les plages sont encore sauvages. Julia Kristeva découvre l'île de Ré en 1967. «Ici, je ne connaissais que Philippe Sollers, dont la famille avait une maison au Martray depuis deux siècles.» Pour la philosophe, psychanalyste et écrivaine d'origine bulgare, «c'était une France mythique, navigatrice. Une France ouverte aux vents, aux autres continents, avec une nature extrêmement sauvage». l'arrivée à Loix, à la même époque, de l'actrice Sylvia Bataille, épouse de l'écrivain Georges Bataille, puis de Jacques Lacan, contribue à donner à l'île cette petite touche intello dont elle ne se départira jamais. Pendant l'été 1968, sur les plages, des étudiants distribuent La Cause du peuple. D'autres barbouillent «Pas de vacances pour les riches !» sur la digue du Martray. Sur l'île de Ré, on écrit beaucoup. On croise des politiques, Lionel Jospin bien sûr. On y rencontre des musiciens. la famille Casadesus, qui vient à l'île de Ré depuis les années 1920, adopte un nouveau venu : le musicien Didier Lockwood, gendre de Jean-Claude. «L'île de Ré m'a rappelé les plages du Nord de mon enfance. La même chose en plus chaud», raconte le jazzman. tout ce petit monde se retrouve l'été derrière les murs des maisons blanches ou sur les marchés. et s'ignore parfois pour goûter au vrai bonheur de l'île de Ré.

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Les écrivains et les mouettes

A la recherche d'un petit camion perdu par Philippe Sollers

Mon plus vieux souvenir de l'île de Ré remonte à la toute petite enfance. J'ai deux-trois ans. Nous sommes juste avant la guerre. Je suis avec ma mère sur la plage du Martray. Je ressens encore la puissance de la marée. Encore aujourd'hui, ce qui m'intéresse dans l'Océan, c'est la marée. Ce jour- là, j'ai perdu un petit camion. Il me manque toujours...

Je suis quelqu'un d'absolument singulier dans cette île. Ma famille y a une maison depuis près de deux siècles. Je suis tout sauf un Parisien qui vient à l'île de Ré. C'est toute une histoire familiale. Le lieu, Le Martray, à droite les marais salants, le commencement de la réserve d'oiseaux. C'est un endroit très protégé, très isolé qu'un arrière-arrière-grand-père - ça se perd dans la généalogie - avait choisi pour se retirer. C'était un marin au long cours. Il y a vu un lieu de pêche et de chasse. Il a eu un coup d'oeil stratégique. Ceux qui pensent que l'île de Ré c'est le nouveau Saint-Tropez me font rire doucement.

Autrefois, Le Martray était un genre de hameau. En 1942, les Allemands qui occupaient la région ont trouvé qu'il gênait leur tir d'artillerie. Alors ils l'ont entièrement rasé. Les paysans ont été admirables. Ils ont sauvé ce qu'ils ont pu, quelques meubles, une armoire... Ils nous ont tout rendu à la Libération. La maison a été reconstruite. C'est ma mère qui a veillé aux travaux. Mais la perte la plus considérable reste les arbres. Je serai enterré au cimetière d'Ars-en-Ré. Au fond, à gauche, il y a un carré qui est très bien. C'est à côté des corps non réclamés. Pendant que les Allemands rasaient ma maison, des pilotes, des mitrailleurs, des jeunes gens de vingt-deux ans, Néo-Zélandais, Australiens, Anglais... sont morts pour me libérer. Ils sont enterrés là. Pour moi, c'est très important. Ca m'enchante de savoir que je serai avec eux. Ma famille à Bordeaux était très anglophile. Dans la tradition familiale, on disait : «Les Anglais ont toujours raison.» Ces fous de nazis croyaient pouvoir murer l'Atlantique. Mais les Anglais ont eu raison.

Mon emploi du temps : je me lève très tôt pour écrire, je vais parfois prendre un café, j'achète mes journaux et puis je rentre. Je ne fréquente personne. Sauf l'an dernier, Julia Kristeva et moi avons donné une petite fête pour nos quarante ans de mariage. Sinon, l'Océan, la marée. C'est ici que j'écris le mieux. Avec des moments de solitude. J'ouvre mes volets, je vois les goélands et les mouettes rieuses. C'est l'oeil du marin d'autrefois. Le soleil se couche du côté du phare des Baleines. On a l'impression d'être en bateau. C'est paradisiaque. C'est l'île de Ré.

Dernier livre paru : Un vrai roman. Mémoires, Plon.

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Alors, on fait un «mao» ? par Régine Deforges

Je nourris avec l'île de Ré une relation d'amour-haine. «Haine» est un bien grand mot, sans aucun doute, pour dire le mal-être qui m'étreint lors de certains de mes séjours. Cela demande explication : j'ai découvert l'île dans les années 1960, sous la houlette de Madeleine Chapsal qui la fréquentait, elle, depuis longtemps déjà.

C'est aux Portes que j'ai séjourné la première fois. Ce n'était encore qu'un village de pêcheurs, de sauniers ou de cultivateurs. On y rencontrait aussi un enfant du pays qui peignait sur des assiettes des scènes de la vie au village. Je possède encore l'une de ses oeuvres, à laquelle je tiens beaucoup, représentant les élèves de monsieur Clovis Ducoin, dit «le Lincrou», directeur de l'école des Portes. Depuis, de nouvelles villas se sont construites, les campings se sont agrandis, le café aussi ! Les Portes sont maintenant très à la mode, fréquentées par des vacanciers «bon chic, bon genre». «Mon» village, celui où nous louons une maison depuis des années, c'est Ars-en-Ré : il possède le marché le plus vivant de l'île ! Chaque année, on y retrouve nos amis au Café du Commerce, face au port, lieu stratégique qui permet d'observer les dernières tendances de la mode vacancière, de saluer d'un signe de la main quelques vagues connaissances, de se moquer de certains ridicules et de décider sur quelle plage on ira pique-niquer ou se baigner... Autre question d'importance : fera-t-on un «mao» - du nom de ce très fort courant mouillant à Trousse-Chemise parmi lequel les baigneurs se laissent entraîner en souvenir du célèbre bain de Mao Tsétoung - avant de refaire le monde en buvant un verre... ?

Comment expliquer ma «haine» dans tout cela ou plutôt mes bouffées d'animosité ? Peut-être par l'opération de cette mélancolie qui m'assaille lorsque, seule face à l'Océan, son immensité me cerne. J'ai cru longtemps être victime du syndrome particulier aux îles... Mais assez ! Il faut que je sois honnête : ce que je n'aime pas, ce qui m'y angoisse, c'est l'omniprésence des étrangers à ce lieu, des touristes, de ces vacanciers dont, quoi qu'il en soit, je fais partie... Egoïstement, je voudrais Ré la Blanche pour moi seule !

dernier livre paru : Deborah, la femme adultère, fayard.

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De l'art d'échapper aux rituels par Dan Franck

Dans l'île, une journée réussie de vacancier intégré s'organise ainsi : le matin, promenade au marché (bain de foule, odeur de poisson, odeur de sueur mêlée aux fruits frais...) Ensuite, pour se dégourdir l'esprit et se retrouver entre bons amis, on va prendre un pastis ou une bière au Café du Commerce. C'est l'heure de l'apéritif. Puis on reflue vers sa maison individuelle, son bateau, son camping pour préparer la tambouille d'été : melon, fruits du marché, piquette locale, sieste, rototo puis départ en colonie vers la mer. Tenue obligatoire : paréo pour les femmes, bermuda et chaussures de bateau pour les hommes, petits coups de pédale sur les pistes cyclables, embouteillage assuré, accident programmé, les pompiers sont aux aguets, sinon, bienvenue sur la plage ! Densité identique à celle de Tokyo, conversation partagée. L'an dernier, les discussions tournaient autour de Nicolas et Cécilia, cet été, ce sera Carla et Nicolas. Brunira- t-elle avec lui ? Dans l'eau, tout se mélange, hors-bord, kite-surf, nageurs. Heure d'arrivée : dix-sept heures. A dix-sept heures quinze, on commence à discuter de l'heure du retour. Embouteillages pour les voitures, vents contraires ou favorables pour les vélos. Parfois, on s'arrête prendre un verre dans l'un des cafés bondés qui cernent les plages. Ensuite, embouteillages dans les maisons pour la douche. Le soir, visite obligatoire des maisons des amis en tenue chic et décontractée : chemise grège, pull souple sur les épaules, pantalon de toile légère assorti à la nuance du hâle.

Pour passer de bonnes vacances, voilà tout ce que j'évite. Sans oublier deux sujets de conversation : la gratuité du pont (tout le monde est contre, moi je suis pour !) et la présence contingentée des caravanes (je suis contre !). Pendant ce temps, je vais me promener et regarder la mer.

dernier livre paru : roman nègre, grasset.

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Au rendez-vous des écrivains

Entre les lignes

C'est l'événement littéraire de l'été. «L'Ile aux livres», le salon du Livre de Bois-Plage-en-Ré«L'Ile aux livres 2008», 8 et 9 août. Salle polyvalente de Bois-Plage-en-Ré. www.ile-aux-livres.fr, profite de la présence des nombreux romanciers estivants. Deuxième édition.

Il y pensait depuis longtemps. Mais personne n'y croyait. Et pourtant, avec tous ces écrivains en villégiature, il y avait matière à organiser quelque chose. Avec son association L'Encre et la pierre, Joschi Guitton, Rétais d'adoption qui oeuvre à Paris pour une maison d'édition, a donc organisé l'an dernier le premier salon du Livre de l'île de Ré. Cette année, rebelote avec une invitée d'honneur : Jetsun Pema, la soeur cadette du dalaï-lama, coauteur avec Irène Frain de Pour que refleurisse le monde, aux Presses de la Renaissance.

Joschi Guitton doit une fière chandelle à Madeleine Chapsal. Grâce à elle, Patrick Poivre d'Arvor accepte de parrainer l'événement. «Après, tout s'est enchaîné», raconte l'entremetteuse. «De nombreux écrivains possèdent des maisons de vacances ici. Mais les autres ont donné leur accord sans savoir où ils mettaient les pieds», ajoute Joschi Guitton. Par curiosité ou par amitié pour PPDA, Chapsal, Joschi ou son père, l'écrivain et éditeur René Guitton, ils ont débarqué en août dernier à la salle polyvalente de Bois-Plage. C'est peu dire que l'endroit n'est pas glamour. C'est même l'un des rares bâtiments laids de l'île. Une belle affiche et un côté bonne franquette, voilà les clés du succès de la manifestation. «Le salon est à l'image de la population estivale de l'île. Il y a des auteurs célèbres et des écrivains locaux», précise Joschi Guitton. L'an dernier, en clôture, Valérie Solvit, attachée de presse à Paris et figure d'Ars, a ouvert les portes de sa maison pour une grande fiesta. «Tout le monde était mélangé : les Toubon avec mes voisins, les Jospin et mes copains, Gonzague Saint-Bris, l'ostréiculteur, les Piccoli, le pépiniériste, Mathilda May et Richard Attias, son compagnon d'alors...» Cette année, emballée par le salon, la reine de la com' donne aussi un coup de main. Et pour sa seconde édition, le cocktail «intello-populo-terroir» est à nouveau au programme. Au côté de la philosophe Sylviane Agacinski-Jospin, on trouvera le poète breton Xavier Pierre, le patron du Monde, Eric Fottorino, la chanteuse Nicoletta... Et l'an prochain, si tout va bien, le salon se tiendra sous un chapiteau, sur le sable. En somme, ce sera pour de vrai «sous les pavés, la plage»...

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Où se cachent les people ?

Comédiens, hommes politiques, musiciens et journalistes ont investi les petites maisons de l'île. Où vivent-ils ? Visite guidée, des Portes à Loix.

1 - Les Portes-en-Ré
Jacques et Lise Toubon sont propriétaires d'une maison dans le plus beau coin des Portes.
Louis Mermaz, sénateur de l'Isère, est voisin des Toubon.
Luc Ferry, ancien ministre de l'Education nationale, séjourne avec son épouse Marie-Caroline dans la propriété de ses beaux-parents, la famille de Fouquières.
Hélène Carrère-d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française, possède une maison sur la route du Fier.
Fabrice Lucchini réside à côté du golf.
Bernard Giraudeau vient juste de vendre sa maison du bout de l'île.
Patrick Chesnais y vient depuis vingt-cinq ans.
Madeleine Chapsal possède une maison dans laquelle elle a écrit son premier roman, un été sans histoire.
La famille de Clermont-Tonnerre demeure à La Rivière.
Sandrine Kiberlain passe ses vacances aux Portes.
Jean-Etienne Cohen-Seat, patron des éditions Calmann-Lévy, y séjourne chaque été.

2 - Ars-en-Ré
Lionel Jospin et son épouse, la philosophe Sylviane Agacinski, y ont une petite maison aux volets gris.
Le comédien Claude Rich s'y rend depuis des années.
La journaliste et écrivain Michèle Manceaux possède une maison depuis plus de vingt-cinq ans.
Marc Simoncini, créateur de Meetic, y a une maison sublime.
La famille Casadesus séjourne dans l'île depuis 1922. Le fils de Gisèle, Jean-Claude, compositeur et chef d'orchestre, y vient depuis son enfance. Tout comme son frère, le compositeur Dominique Probst.
L'actrice et réalisatrice Nicole Garcia y vient, notamment accompagnée de son fils, le metteur en scène et scénariste Frédéric Bélier-Garcia. Elle y reçoit aussi la comédienne Emmanuelle Seigner.
L'écrivaine Yasmina Reza y séjourne presque chaque été.
Michel Piccoli et son épouse possèdent une petite maison de deux pièces dans le centre du village.
Le comédien Charles Berling, qui a passé son enfance à Saint-Martin, y possède une jolie maison.
Patrick Bruel vient dans la petite maison de pêcheur de sa famille.
Sonia Rykiel y séjourne chaque année et retrouve ses amis : l'écrivain Régine Deforges, le dessinateur Wiaz et les Wiazemsky.
Jean-Louis Dabadie, nouveau membre de l'Académie française, est au Fier.
Dan Franck vient d'acheter une nouvelle maison. Ses amis, le dessinateur Enki Bilal, l'écrivain Yann Queffélec, le cinéaste et écrivain Samuel Benchetrit et sa compagne l'actrice Anna Mouglalis, lui rendent visite.

3 - La Couarde- sur-Mer
La famille Casadesus au complet s'y retrouvera le 14 août pour une représentation privée de la pièce Le Jazz et la diva, avec la soprano Caroline Casadesus (épouse du jazzman Didier Lockwood).

4 - Le Bois-Plage
John Shepard Reed, président du conseil d'administration du New York Stock Exchange, y passe ses vacances avec son épouse.
La styliste Claudie Pierlot et son époux y viennent depuis quinze ans.
Jean-Jacques Debout et Chantal Goya vont mettre en vente leur maison des Evières.

5 - Loix
Vincent Lindon y possède une maison, mais en loue une aux Portes.
Pierre Bénichou séjourne dans la maison de son épouse.

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Merveilleuse palette

Les grands chapeaux des femmes et les rayures des marins inspirent Sonia Rykiel, sa simplicité nourrit Claudie Pierlot, ses couleurs ravissent Marion Ridoret : l'île de Ré stimule les créatrices de mode !

Sur l'île de Ré, les écrivains aiment travailler. Et les stylistes ? «Le créateur fait feu de tout bois. Il mange tout, avale tout. Je ne sais pas si je me suis inspirée de l'île. Mais il y a sans doute une influence.» Sonia Rykiel venait déjà à Ré enfant. «La première fois, j'avais sept ou huit ans. J'ai le souvenir du passage en bac. C'était toute une expédition. Avec mes trois soeurs, on se chamaillait et on riait beaucoup.» Elle y est revenue adulte. Et depuis, elle est là chaque été. «J'attends ce moment toute l'année.» Lire, écrire, dessiner, jouer au gin avec les amis, se promener à bicyclette, cuisiner, aller au marché, flâner, tout voir, tout regarder. «Il y a surtout les imprimés qui me reviennent. Et puis j'adore le bleu de l'île de Ré, le rouge, le beige, le bleu marine.» Le dessin (qui illustre cet article) en est inspiré. Il est signé de sa main et a été réalisé spécialement pour ce dossier. Sonia Rykiel est la première à avoir mélangé le marine et le noir, des couleurs que l'on décrétait ne pas aller ensemble. «Ce sont les couleurs de l'île de Ré.» Il y a les rayures aussi, l'une des signatures de la créatrice, que les marins ont toujours portées. Les capelines qui jalonnent ses collections ? «Les grands chapeaux de femmes sont magnifiques dans l'île.» Juste retour des choses, elle apporte chaque été à ses amis de Ré des casquettes qu'elle trouve à Paris.

LOIN DU SNOBISME

La styliste Claudie Pierlot, qui passe depuis quinze ans ses vacances au Bois-Plage-en-Ré, adore elle aussi les couleurs de l'île. «Les maisons blanches, les volets bleus, les volets gris.» Mais elle aime surtout la liberté que lui offre l'île. «Ici, on est en dehors de tout snobisme. Pas de diktat, pas de mode. On se fiche du bon goût !» Les boutiques de déco qui pullulent, remplies d'articles «mignons», du mobilier au simple torchon, viennent un peu la contredire... Les couleurs ? Marion Ridoret, directrice du style chez Petit Bateau, s'en imprègne elle aussi. Cette île qu'elle aborda la première fois dans le ventre de sa mère lui évoque une palette de «blancs, bien sûr» mais aussi «de bleus et de verts, celui des vignes». Son nom, dit-elle, viendrait de l'anglais ride (monter à cheval) quand les Britanniques étaient à Ré (devenu «ret» dans son nom), pendant les guerres de Religion. Alors, entre l'île et la créatrice de mode, ce n'est plus de l'amour, c'est de l'osmose.

Source : Le Nouvel Observateur - Edition régionale n° 2280 du 17 juillet 2008

1 commentaire:

  1. J'y suis allée plusieurs années en vacances, bien vrai que cette île est atypique... On y vit sereinement. Que de bons souvenirs qui me laisse nostalgique.

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