14 juin, 2009

Rendez-vous dans la pinède avec Bartabas


Première rencontre du Printemps des comédiens. Une cinquantaine de quidams, en majorité des femmes et des enfants ; public représentatif des cavaliers d'aujourd'hui, qui « sont à 80 % féminins », dixit l'hôte du jour : Bartabas. A l'aise. Souriant. Le maître enlève sa casquette pour parler. Prolixe. Mais, comme avec les chevaux qui lui « ont appris à respecter (son) instinct », il est en phase avec l'environnement qui influence le choix des sujets du jour. Sans pour autant se laisser manipuler. Car clairement, Bartabas se positionne. Quand il parle de son travail de maître d'oeuvre de spectacle et créateur d'une académie d'artistes cavaliers : « Si la démarche est malsaine, fausse, pas vraiment honnête, le résultat ne peut pas me convenir. » Tout tient au respect de l'autre, et évidemment de la monture ; à la reconnaissance et au travail. Bartabas est un être entier. Passionné et bien dans la réalité. Sans cesse, il se remet en question, assure « ne pouvoir transmettre que (son) énergie et (ses) doutes ». Et propose à ses élèves d'affûter leurs réflexes afin de « partager leur émotion ». Pour être « à l'écoute de l'autre (cheval et public), ils développent leur sensibilité par la danse, le tir à l'arc japonais, l'escrime artistique, le chant ». Car le dressage « n'est qu'un assouplissement, une gymnastique quotidienne ». Quitte à surprendre les aficionados, Bartabas martèle : « Les chevaux ne sont pas intelligents - ils n'ont pas la conscience ni la représentation de la mort et de la douleur - mais ils ont beaucoup de mémoire. » Au cavalier d'« amener sa monture à donner ».
Conscient d'être artiste, cet être qui a « une hypersensibilité dans un domaine et qui parle aux autres avec ça », Bartabas apprécie la reconnaissance d'une société qui, désormais, lui facilite la vie (« J'ai commencé à 17 ans, j'en ai 53... Et j'ai tourné sept ans avec Zingaro sans une aide... »). Avec le patron du festival, ils réfléchissent d'ailleurs à « un montage pour l'an prochain, entre ce que Bartabas fait à Versailles et le Printemps des comédiens », a averti Daniel Bedos, visiblement très impressionné, lui aussi, par la présence de son hôte.

Article publié dans Midi Libre du 17 juin 2009

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