Plage d'été (22/30) - Bien à l'abri derrière ses remparts édifiés par Vauban, la capitale de l'île de Ré cultive l'art discret de l'entre-soi. Ici, point trop de people. Plutôt des familles et des hommes d'affaires en quête de nature et de tranquillité.
Avoir ou ne pas avoir le bon vélo. Toute la question est là. À Saint-Martin-de-Ré, c'est à son deux-roues que l'on distingue le touriste lambda du «vrai» vacancier rhétais. Le nec plus ultra ? Enfourcher une bicyclette hors d'âge, avec garde-boue rouillé, sonnette brinquebalante et freins bruyants. «C'est l'attribut typique des vieilles familles, celles qui possèdent une maison depuis plusieurs générations», confirme Anne, décoratrice parisienne qui passe tous ses étés à Ré la blanche depuis qu'elle est enfant.
À l'époque, ses parents s'étaient rendus un peu par hasard sur l'île. Coup de cœur immédiat pour ce bout de terre de 26 km de long au large de La Rochelle, sa lumière incroyablement douce, ses 2 300 heures de soleil annuelles, ses maisons immaculées aux volets tantôt verts, tantôt bleus, ses 100 km de pistes cyclables sillonnant vignes et marais salants, ses huîtres charnues, ses forêts ombragées, ses plages de sable fin, sa nature préservée, sa ligne d'horizon intacte, qu'aucun panneau publicitaire, aucun feu rouge, aucune ligne électrique ne vient entraver… C'est décidé : ils y établiront leur résidence secondaire. Leur choix se portera sur une belle maison bourgeoise de Saint-Martin, la capitale de Ré, étreinte par 14 km de remparts Vauban.
La bicyclette est l'un des symboles de l'île, qui compte 100 km de pistes cyclables.
Avoir ou ne pas avoir le bon vélo. Toute la question est là. À Saint-Martin-de-Ré, c'est à son deux-roues que l'on distingue le touriste lambda du «vrai» vacancier rhétais. Le nec plus ultra ? Enfourcher une bicyclette hors d'âge, avec garde-boue rouillé, sonnette brinquebalante et freins bruyants. «C'est l'attribut typique des vieilles familles, celles qui possèdent une maison depuis plusieurs générations», confirme Anne, décoratrice parisienne qui passe tous ses étés à Ré la blanche depuis qu'elle est enfant.
À l'époque, ses parents s'étaient rendus un peu par hasard sur l'île. Coup de cœur immédiat pour ce bout de terre de 26 km de long au large de La Rochelle, sa lumière incroyablement douce, ses 2 300 heures de soleil annuelles, ses maisons immaculées aux volets tantôt verts, tantôt bleus, ses 100 km de pistes cyclables sillonnant vignes et marais salants, ses huîtres charnues, ses forêts ombragées, ses plages de sable fin, sa nature préservée, sa ligne d'horizon intacte, qu'aucun panneau publicitaire, aucun feu rouge, aucune ligne électrique ne vient entraver… C'est décidé : ils y établiront leur résidence secondaire. Leur choix se portera sur une belle maison bourgeoise de Saint-Martin, la capitale de Ré, étreinte par 14 km de remparts Vauban.
Dans cette cité classée l'an dernier au patrimoine mondial de l'Unesco, «les acheteurs d'aujourd'hui convoitent tous une habitation “brosse à dents”», explique Morgan Morice, directeur de l'agence immobilière éponyme. En clair, «une demeure d'au moins trois siècles, parfaitement restaurée dans l'esprit rhétais, avec lambris peints, tommettes et parquet anciens, boiseries et baies vitrées façon atelier d'artiste, petite courette voire grand jardin, dans laquelle il ne restera finalement plus qu'à apporter sa touche personnelle en allant chiner de jolis bibelots dans les boutiques de brocantes alentours et en posant… sa brosse à dents dans le gobelet». Détail qui a son importance, cette maison idéale doit se situer intra-muros, autrement dit à l'intérieur des remparts.
«Décontractés mais pas débraillés»
C'est là que se recrée chaque été un discret microcosme, vivant au rythme des invitations chez les uns et les autres, des pauses en terrasse sur le port, des emplettes au marché couvert, des balades à vélo dans les venelles bordées de roses trémières. «Même si l'île a un peu changé ces dernières années et qu'elle est un peu moins sauvage, elle a su conserver toute son authenticité. Rien n'est ostentatoire ici. Jusqu'au bronzage, qui doit rester léger», insiste Anne.
De la même manière, on remise sa berline de luxe au garage et ses tenues clinquantes dans le dressing pour ressortir sa vieille Méhari jaune ou rouge et des vêtements plus décontractés. «Décontractés mais pas débraillés, insiste une habituée originaire de La Rochelle. On porte du lin, du blanc, des bermudas, de préférence des belles matières».
«Et puis on retourne le bas de son jean pour ne pas faire plouc», conseille Julie à son amie fraîchement débarquée de Paris. Bien sûr, aux abords du port de Saint-Martin, le bob, apanage des communes plus populaires du Bois-Plage et de La Flotte, côtoie aussi le panama. Mais les deux mondes ne font que se croiser. «Ici, on demeure finalement toujours entre soi», glisse une Rhétaise d'adoption depuis dix ans.
«Les tribus d'amis ou la famille au grand complet se retrouvent à la plage, souvent à Trousse-Chemise, pour “faire le mao”, c'est-à-dire se laisser porter, tous en bande, par les courants marins, confirme Nolwenn, journaliste parisienne qui s'échappe dès qu'elle le peut à Saint-Martin, dans la maison de sa grand-mère. En fin de journée ou après le marché, on passe sans prévenir chez les amis, pour un apéro “Pineau des Charentes et crevettes grises”. Le soir, les ados organisent entre eux des mouclades avec feu de bois sur la plage, même si c'est interdit. Et après, tout le monde file à la Pergo', une vraie boîte “Tintin”, autrement dit ouverte aux 7 à 77 ans.» Alternative plus chic, le Boucq'. Est-ce qu'on y croise des people ? «Ça arrive, confirme Nolwenn. Ceux qui résident aux Portes, à l'autre bout de l'île, font le déplacement car il y a finalement peu d'endroits pour sortir à Ré. Mais ils ne jouent pas les stars.» Inutile en effet. Car il existe ici une règle tacite : faire mine de ne pas reconnaître les gens connus.
La capitale de l'île de Ré est étreinte par 14 km de remparts Vauban.
«Décontractés mais pas débraillés»
C'est là que se recrée chaque été un discret microcosme, vivant au rythme des invitations chez les uns et les autres, des pauses en terrasse sur le port, des emplettes au marché couvert, des balades à vélo dans les venelles bordées de roses trémières. «Même si l'île a un peu changé ces dernières années et qu'elle est un peu moins sauvage, elle a su conserver toute son authenticité. Rien n'est ostentatoire ici. Jusqu'au bronzage, qui doit rester léger», insiste Anne.
De la même manière, on remise sa berline de luxe au garage et ses tenues clinquantes dans le dressing pour ressortir sa vieille Méhari jaune ou rouge et des vêtements plus décontractés. «Décontractés mais pas débraillés, insiste une habituée originaire de La Rochelle. On porte du lin, du blanc, des bermudas, de préférence des belles matières».
«Et puis on retourne le bas de son jean pour ne pas faire plouc», conseille Julie à son amie fraîchement débarquée de Paris. Bien sûr, aux abords du port de Saint-Martin, le bob, apanage des communes plus populaires du Bois-Plage et de La Flotte, côtoie aussi le panama. Mais les deux mondes ne font que se croiser. «Ici, on demeure finalement toujours entre soi», glisse une Rhétaise d'adoption depuis dix ans.
«Les tribus d'amis ou la famille au grand complet se retrouvent à la plage, souvent à Trousse-Chemise, pour “faire le mao”, c'est-à-dire se laisser porter, tous en bande, par les courants marins, confirme Nolwenn, journaliste parisienne qui s'échappe dès qu'elle le peut à Saint-Martin, dans la maison de sa grand-mère. En fin de journée ou après le marché, on passe sans prévenir chez les amis, pour un apéro “Pineau des Charentes et crevettes grises”. Le soir, les ados organisent entre eux des mouclades avec feu de bois sur la plage, même si c'est interdit. Et après, tout le monde file à la Pergo', une vraie boîte “Tintin”, autrement dit ouverte aux 7 à 77 ans.» Alternative plus chic, le Boucq'. Est-ce qu'on y croise des people ? «Ça arrive, confirme Nolwenn. Ceux qui résident aux Portes, à l'autre bout de l'île, font le déplacement car il y a finalement peu d'endroits pour sortir à Ré. Mais ils ne jouent pas les stars.» Inutile en effet. Car il existe ici une règle tacite : faire mine de ne pas reconnaître les gens connus.
Parcours d'initié
• Chambres en vue Récemment redécoré, Le Clos Saint-Martin**** (87, rue Pasteur, 05 46 01 10 62) a su parfaitement conjuguer confort moderne et art de vivre 100 % rhétais. D'ici à la fin de l'année, l'établissement ouvrira une grande villa privée avec service hôtelier. Non loin, l'hôtel de Thoiras**** (1, quai Job-Foran, 05 46 35 40 32) est un Relais & Châteaux donnant directement sur le port. Souvent mentionnés dans les magazines de décoration, les chambres d'hôtes du Corps de Garde (1, quai Georges-Clemenceau, 05 46 09 10 50) et La Maison Douce*** (25, rue Mérindot, 05 46 09 20 20) .
• Bonnes tables Amarré sur le port, La Baleine Bleue (quai Launay-Razilly, îlot du port, 05 46 09 03 30), est depuis longtemps le point de ralliement des gastronomes. « Il faut aussi aller goûter le bar à la croûte de sel du Serghi», insiste Nolwenn (15, quai Clemenceau, 05 46 09 03 92). Le soir, on réserve également sa table sur le parking du marché, où Au Bord'un Zinc (06 88 96 84 46) sert, en direct de la poissonnerie Bordin, poissons et fruits de mer. Enfin, on pédale jusqu'au Taxi Brousse (20, rue Anneries, La Couarde-sur-Mer, 05 46 29 90 33), pour aller dîner, en toute décontraction, les pieds dans le sable.
• Verres de contact Sur l'îlot de Saint-Martin, les voileux se retrouvent au Bistrot du Marin (qui fait également restaurant, 05 46 68 74 66) et les Rhétais pur souche au Soleil Levant, en face de l'office du tourisme, pour commenter les nouvelles du jour et feuilleter, chaque mercredi, Le Phare de Ré, journal local qui fête cette année ses 60 ans d'existence.
• Oiseaux de nuit L'île n'est pas réputée pour sa vie nocturne trépidante. Le choix se résume en somme à La Pergola (plage de la Pergola, La Couarde-sur-Mer), ambiance très familiale et bon enfant, ou au BoucquingamClub (3, venelle Fosse-Braye, 05 46 09 01 20), plus « branché » et parisien.
• Gourmandises Kouignettes, torchettes, chocolats, palets bretons… tout est bon chez Maître Larnicol, meilleur ouvrier de France qui a ouvert récemment une boutique au 3, rue de Sully. Impossible de séjourner à Saint-Martin sans goûter à l'une des multiples saveurs du glacier La Martinière (19, quai de la Poitevinière). Celle qui fait incontestablement l'unanimité : le caramel à la fleur de sel. La plus «touriste» : l'huître de Ré au caviar…
• Menus plaisirs Incontournable, Le Comptoir de l'île de Ré (2, avenue Victor-Bouthillier, Saint-Martin-de-Ré, 05 46 09 67 12), mêle dans un joyeux bric-à-brac coloré « objets essentiels et menus plaisirs ». Tout nouveau, le Spa by Clarins (05 46 01 74 10), installé dans une ancienne bergerie, au sein de l'hôtel Le Clos Saint-Martin. Massages aux huiles essentielles, soins du visage et du corps, douche sensorielle, tisanerie, hammam… Un vrai rêve de détente.
• Bonnes tables Amarré sur le port, La Baleine Bleue (quai Launay-Razilly, îlot du port, 05 46 09 03 30), est depuis longtemps le point de ralliement des gastronomes. « Il faut aussi aller goûter le bar à la croûte de sel du Serghi», insiste Nolwenn (15, quai Clemenceau, 05 46 09 03 92). Le soir, on réserve également sa table sur le parking du marché, où Au Bord'un Zinc (06 88 96 84 46) sert, en direct de la poissonnerie Bordin, poissons et fruits de mer. Enfin, on pédale jusqu'au Taxi Brousse (20, rue Anneries, La Couarde-sur-Mer, 05 46 29 90 33), pour aller dîner, en toute décontraction, les pieds dans le sable.
• Verres de contact Sur l'îlot de Saint-Martin, les voileux se retrouvent au Bistrot du Marin (qui fait également restaurant, 05 46 68 74 66) et les Rhétais pur souche au Soleil Levant, en face de l'office du tourisme, pour commenter les nouvelles du jour et feuilleter, chaque mercredi, Le Phare de Ré, journal local qui fête cette année ses 60 ans d'existence.
• Oiseaux de nuit L'île n'est pas réputée pour sa vie nocturne trépidante. Le choix se résume en somme à La Pergola (plage de la Pergola, La Couarde-sur-Mer), ambiance très familiale et bon enfant, ou au BoucquingamClub (3, venelle Fosse-Braye, 05 46 09 01 20), plus « branché » et parisien.
• Gourmandises Kouignettes, torchettes, chocolats, palets bretons… tout est bon chez Maître Larnicol, meilleur ouvrier de France qui a ouvert récemment une boutique au 3, rue de Sully. Impossible de séjourner à Saint-Martin sans goûter à l'une des multiples saveurs du glacier La Martinière (19, quai de la Poitevinière). Celle qui fait incontestablement l'unanimité : le caramel à la fleur de sel. La plus «touriste» : l'huître de Ré au caviar…
• Menus plaisirs Incontournable, Le Comptoir de l'île de Ré (2, avenue Victor-Bouthillier, Saint-Martin-de-Ré, 05 46 09 67 12), mêle dans un joyeux bric-à-brac coloré « objets essentiels et menus plaisirs ». Tout nouveau, le Spa by Clarins (05 46 01 74 10), installé dans une ancienne bergerie, au sein de l'hôtel Le Clos Saint-Martin. Massages aux huiles essentielles, soins du visage et du corps, douche sensorielle, tisanerie, hammam… Un vrai rêve de détente.
Source : Le Figaro du 10/08/2009
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