09 mars, 2010

Les commerçants du port de Saint-Martin-de-Ré ont "des nerfs d'acier"

Xynthia. Les commerçants du port ont souffert. Mais tout doit être prêt pour les vacances de Pâques

Les apparences sont trompeuses. Hier matin, un semblant de retour à la normale flottait sur le port de Saint-Martin-de-Ré. En voyage scolaire, un groupe d'élèves allemands s'agglutine sur le quai. Un couple de touristes prend un café en terrasse. Une petite famille profite du beau temps pour se promener à vélo. Ça sent un peu les vacances.

Mais, à deux pas de là, parfois juste à côté, chez le voisin, un tout autre spectacle. Partout, des artisans du bâtiment s'activent. Une benne pleine de détritus attend de partir. Des loueurs de matériels livrent des réfrigérateurs. Sur le port de Saint-Martin-de-Ré, la tempête Xynthia est aussi passée dans la nuit de samedi à dimanche.

Moins féroce qu'en certains endroits du département, elle a toutefois fait de gros dégâts. Annick et Olswen Guégan, mère et fils, propriétaires du restaurant Le Belem, ont tout perdu. La mer a inondé les sous-sols, les chambres froides, les moteurs des frigos. Ils ne savent pas ce que vont devenir les belles boiseries du restaurant.

Rouvrir au plus vite

Le chantier qui les attend est énorme. Mais, à les entendre, la tempête serait déjà presque un mauvais souvenir. « On va se remettre à travailler à fond. La restauration, c'est un métier dur. Quand on fait ce boulot, on a des nerfs d'acier. Ce n'est pas ça qui va nous décourager », assure Olswen Guégan. Et c'est partout le même sentiment qui prédomine.

Les commerçants sinistrés n'ont qu'une seule idée en tête : rouvrir au plus vite et si possible avant les vacances de Pâques. « Nos clients américains nous appellent, inquiets. Ils veulent savoir si l'île est accessible. Ils s'attendent à trouver des paysages dévastés. Nous les rassurons. Il n'y a pas lieu, aujourd'hui, de dire aux gens de ne pas venir », confie Olivia Le Calvez, directrice du Toiras. Depuis dimanche, le 4 étoiles est privé d'électricité pour cause d'inondation. Sa réouverture est prévue le 12 mars. En attendant, son personnel en gros pulls et manteaux s'emploie à envoyer des mails et des courriers à sa clientèle huppée.

« Il faut leur donner des messages positifs. Bien sûr que l'île a subi de nombreux dégâts mais il faut éviter la psychose. Il faut penser à notre économie », poursuit Olivia Le Calvez.

De l'autre côté de la rue, La Jetée panse ses plaies. La cave de l'hôtel 3 étoiles a été entièrement noyée. 150 mètres carrés où l'hôtel stocke son linge, son matériel vidéo, ses approvisionnements. « Heureusement, les chambres n'ont pas souffert. Le problème, il est technique. Nous avons perdu la lingerie, notre matériel vidéo, notre stock... L'ascenseur est hors service. Les clients appellent, il faut les rassurer », confirme sa directrice Julie Fuchs, encore abattue.

Si une course contre la montre a commencé pour les plus sinistrés, bien décidés à être prêts pour les prochaines vacances, d'autres commerçants ont pu rouvrir. « On a bricolé mardi avec un groupe électrogène. Et mercredi, on retrouvait l'électricité », raconte Gilles Boucher, patron de la Maison de la presse. Inondé dimanche, le magasin avait retrouvé, hier, son aspect normal. Six jours après le chaos, les commerçants de Saint-Martin-de-Ré se sont lancé un défi : effacer les traces de la tempête en un temps record. Rendez-vous pour les vacances de Pâques.

Source : Sud-Ouest du 6 mars 2010

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