28 août, 2012

Kajagoogoo - Too shy

Mamours

Le Cheval s'étant voulu venger du cerf

De tout temps les Chevaux ne sont nés pour les hommes.
Lorsque le genre humain de gland se contentait,
Ane, Cheval, et Mule, aux forêts habitait ;
Et l'on ne voyait point, comme au siècle où nous sommes,
Tant de selles et tant de bâts,
Tant de harnois pour les combats,
Tant de chaises, tant de carrosses,
Comme aussi ne voyait-on pas
Tant de festins et tant de noces.
Or un Cheval eut alors différent
Avec un Cerf plein de vitesse,
Et ne pouvant l'attraper en courant,
Il eut recours à l'Homme, implora son adresse.
L'Homme lui mit un frein, lui sauta sur le dos,
Ne lui donna point de repos
Que le Cerf ne fût pris, et n'y laissât la vie ;
Et cela fait, le Cheval remercie
L'Homme son bienfaiteur, disant : Je suis à vous ;
Adieu. Je m'en retourne en mon séjour sauvage.
- Non pas cela, dit l'Homme ; il fait meilleur chez nous :
Je vois trop quel est votre usage.
Demeurez donc ; vous serez bien traité.
Et jusqu'au ventre en la litière.
Hélas ! que sert la bonne chère
Quand on n'a pas la liberté ?
Le Cheval s'aperçut qu'il avait fait folie ;
Mais il n'était plus temps : déjà son écurie
Etait prête et toute bâtie.
Il y mourut en traînant son lien.
Sage s'il eût remis une légère offense.
Quel que soit le plaisir que cause la vengeance,
C'est l'acheter trop cher, que l'acheter d'un bien
Sans qui les autres ne sont rien.

Canicule

27 août, 2012

Mano Solo - Je taille ma route



Depuis quelques temps je le sens
Un son nouveau courir sous ma peau
Qui accompagne les fous battements de mon coeur
Sourdement sourdement ça cogne là-dedans
Et de loin en loin ça se rapproche une marée de triples croches
Qui martèlent les clous de ma nouvelle maison
Au rythme d'un tout qui m'invite à la passion

Et je taille ma route plus rien ne me dégoutte
Poussé par mon instinct je trace ma vie (x2)
A grands coups de fusain

Et l'écho me revient décalé
Du temps où je battais le pavé
Et chaque jour il devient plus fort
Dans chaque partie de mon corps
Ignorant les dérives bousculant les fatigues
Il pousse mon âme vers l'avant
Alors que sorties du tempo me poussent des ailes dans le dos

Sans limites chevauchant cette musique
Je me déroule la tripe
Le son du tambour est mon meilleur ami
Chaque jour il me ramène la vie
Il bouscule mon sommeil me promets monts et merveilles
Et donne au temps sa propre mesure
Cicatrisant toutes les blessures

21 août, 2012

Al Stewart - Year of the cat




Attention aux sponsors !

Pour ou contre les échanges artistiques et culturels entre continents ?
Le DAVID de Michelangelo a été prêté pour deux ans à une galerie américaine...
Nous sommes heureux d'annoncer qu'après deux années d'exposition itinérante dans les grandes villes américaines le David de Michelangelo est de retour à Rome...

Rising son

Etalon

17 août, 2012

Alicia Keys - Fallin

La Grenouille et le Rat

"Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui
Qui souvent s'engeigne soi-même"
J'ai regret que ce mot soit trop vieux aujourd'hui:
Il m'a toujours semblé d'une énergie extrême.
Mais afin d'en venir au dessein que j'ai pris,
Un rat plein d'embonpoint, gras et des mieux nourris,
Et qui ne connaissait l'Avent ni le Carême,
Sur le bord d'un marais égayait ses esprits.
Une grenouille approche, et lui dit en sa langue:
"Venez me voir chez moi; je vous ferai festin."
Messire Rat promit soudain:
Il n'était pas besoin de plus longue harangue.
Elle allégua pourtant les délices du bain,
La curiosité, le plaisir du voyage,
Cent raretés à voir le long du marécage:
Un jour il conterait à ses petits-enfants
Les beautés de ces lieux, les moeurs des habitants,
Et le gouvernement de la chose publique
Aquatique.
Un point, sans plus, tenait le galant empêché:
Il nageait quelque peu, mais il fallait de l'aide.
La grenouille à cela trouve un très bon remède:
Le rat fut à son pied par la patte attaché;
Un brin de jonc en fit l'affaire.
Dans le marais entrés, notre bonne commère
S'efforce de tirer son hôte au fond de l'eau,
Contre le droit des gens, contre la foi jurée;
Prétend qu'elle en fera gorge-chaude et curée;
(C'était, à son avis, un excellent morceau.)
Déjà, dans son esprit la galante le croque.
Il atteste les dieux; la perfide s'en moque:
Il résiste, elle tire. En ce combat nouveau,
Un milan, qui dans l'air planait, faisait la ronde,
Voit d'en haut le pauvret se débattant sur l'onde.
Il fond dessus, l'enlève, et par même moyen
La grenouille et le lien.
Tout en fut: tant et si bien,
Que de cette double proie
L'oiseau se donne au coeur joie,
Ayant de cette façon
A souper chair et poisson.

La ruse la mieux ourdie
Peut nuire à son inventeur;
Et souvent la perfidie
Retourne sur son auteur.

Duo

Rue de la pompe

09 août, 2012

Eagle Eye Cherry - Save tonight

Le Chat et un vieux Rat

J'ai lu chez un conteur de Fables,
Qu'un second Rodilard, l'Alexandre des Chats,
L'Attila, le fléau des Rats,
Rendait ces derniers misérables :
J'ai lu, dis-je, en certain Auteur,
Que ce Chat exterminateur,
Vrai Cerbère, était craint une lieue à la ronde :
Il voulait de Souris dépeupler tout le monde.
Les planches qu'on suspend sur un léger appui,
La mort aux Rats, les Souricières,
N'étaient que jeux au prix de lui.
Comme il voit que dans leurs tanières
Les Souris étaient prisonnières,
Qu'elles n'osaient sortir, qu'il avait beau chercher,
Le galant fait le mort, et du haut d'un plancher
Se pend la tête en bas : la bête scélérate
A de certains cordons se tenait par la patte.
Le peuple des Souris croit que c'est châtiment,
Qu'il a fait un larcin de rôt ou de fromage,
Egratigné quelqu'un, causé quelque dommage,
Enfin qu'on a pendu le mauvais garnement.
Toutes, dis-je, unanimement
Se promettent de rire à son enterrement,
Mettent le nez à l'air, montrent un peu la tête,
Puis rentrent dans leurs nids à rats,
Puis ressortant font quatre pas,
Puis enfin se mettent en quête.
Mais voici bien une autre fête :
Le pendu ressuscite ; et sur ses pieds tombant,
Attrape les plus paresseuses.
"Nous en savons plus d'un, dit-il en les gobant :
C'est tour de vieille guerre ; et vos cavernes creuses
Ne vous sauveront pas, je vous en avertis :
Vous viendrez toutes au logis. "
Il prophétisait vrai : notre maître Mitis
Pour la seconde fois les trompe et les affine,
Blanchit sa robe et s'enfarine,
Et de la sorte déguisé,
Se niche et se blottit dans une huche ouverte.
Ce fut à lui bien avisé :
La gent trotte-menu s'en vient chercher sa perte.
Un Rat, sans plus, s'abstient d'aller flairer autour :
C'était un vieux routier, il savait plus d'un tour ;
Même il avait perdu sa queue à la bataille.
"Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille,
S'écria-t-il de loin au Général des Chats.
Je soupçonne dessous encor quelque machine.
Rien ne te sert d'être farine ;
Car, quand tu serais sac, je n'approcherais pas.
C'était bien dit à lui ; j'approuve sa prudence :
Il était expérimenté,
Et savait que la méfiance
Est mère de la sûreté.

Eté


Août est vulgaire. Transparents et mous, les méduses et les banlieusards échoués s’y racornissent sur le sable dans un brouhaha glapissant de congés payés agglutinés. Août pue la frite et l’aisselle grasses. En août, le pauvre en caleçon laid, mains sur les hanches face à la mer, l’œil vide et désemparé, n’ose pas penser qu’il s’emmerde. De peur que l’omniprésence de sa femelle indélébile, de sa bouée canard grotesque et de son chien approximatif ne lui fasse douter de l’opportunité du front populaire.

Porte de Vincennes